Vendre ses créations occasionnellement, c’est possible !

vendre ses création occasionnellement

Vous êtes encore débutant en céramique, mais vous avez déjà envie de montrer votre travail  ? Vous avez acquis des connaissances, mais vous n’êtes pas prêt(e) à vous lancer dans l’entrepreneuriat ? Pourtant vous aimeriez bien que vos pièces arrêtent de s’accumuler sur vos étagères…Et si c’était possible de dégager quelques euros ou dollars pour payer vos factures d’outils et de terre ? Je vous détaille dans cet article 5 façons de vendre ses créations occasionnellement et sans y passer vos nuits. Vous verrez que certains moyens vont tout de suite vous accrocher plus que d’autres. Et c’est important de commencer quelque part !

 

Pourquoi vendre ses créations occasionnellement ?

Cela vous encourage à montrer le meilleur

Vous allez apprendre à photographier vos créations, à les mettre en valeur mais aussi à parler de vous, de votre histoire, de vos inspirations et de votre démarche. Le terreau de votre future image de marque est là. En effet, petit à petit vous allez découvrir ce qui vous différencie des autres céramistes et créateurs puis vous allez épurer votre style.

Les gens vous apportent d’innombrables retours constructifs

On est souvent le nez sur ses créations. Les commentaires extérieurs vous font prendre un peu de recul, vous rattachent à la réalité, et vous poussent à vous améliorer.  De ces échanges et des besoins exprimés peuvent aussi naître de nouveaux concepts créatifs.

Vous faites des tests produits

Quand on veut se lancer dans la vente, souvent on prépare le produit idéal pendant des mois, et on le lance une fois persuadé de sa qualité. C’est dangereux car vous ne serez peut-être jamais satisfait (déjà vécu 😞) et il se peut que ça ne plaise pas du tout ! Tester en direct de nouvelles créations est une manière bien plus naturelle de progresser vers le produit ou le concept qui fera votre succès.

Vous découvrez si vous aimez vendre

Dès le départ il vous faudra gérer des commandes et un petit stock, fixer des prix et donc connaître votre marge pour maîtriser votre budget. L’aspect logistique et financier ne plaît pas à tous mais il s’apprend !
Il se peut aussi que vous découvriez le côté humain de la vente, il est plus important qu’on se l’imagine. L’époque de la vente style “vendeur de voiture” est révolu !

Vous comprenez la réalité du métier en mode “slowpreneur”

Faire marcher une entreprise et la rendre rentable cela demande pas mal de temps et d’adaptation. En démarrant doucement, vous minimisez les risques et la pression et vous restez créatif. De plus vous pourrez vous donner des objectifs de départ réalistes : je veux vendre de quoi rembourser mes derniers frais de matériel, ou la terre que j’ai utilisée ce mois-ci par exemple.

Franchement ça vaut le coup d’essayer non ? Mais passons dans le vif du sujet, comment s’y prendre ?

 

La vente en ligne

Avoir son propre site sur les plateformes de fait-main

Je recommande de réaliser son propre site Internet si vous voulez vous professionnaliser et lancer votre marque. En effet vous aurez tout le contrôle sur votre image de marque.

Aujourd’hui créer son premier site web n’est pas si compliqué avec des plateformes clés en main de qualité. Mais on oublie qu’il faut travailler son site pour attirer du trafic. Vous pouvez avoir le plus beau site du monde, si vous ne faites pas d’action pour améliorer son référencement, rien ne va se passer. Cela demande des efforts constants. Donc je conseille cette option lorsque vous aurez un vrai positionnement de marque.

Si vous souhaitez démarrer léger les places de marché sont faites pour vous :

Vous aurez une commission sur les ventes, mais très peu de frais d’installation. Le temps nécessaire à la prise en main de la plateforme sera moins important que pour un site Internet. Les places de marché (ou marketplaces) sont de plus en plus populaires et concurrentielles mais on peut commencer à vendre rapidement et apprendre sur le tas.

Bien choisir sa plateforme de vente

Il y a quelques critères à déterminer :  Comment se fait l’inscription ? Quels types de frais il faut assumer ? Comment se fait le support et l’accompagnement pour installer et faire croître sa boutique ? Quelle notoriété a la plateforme et auprès de quel public ? Comment pouvez-vous échanger avec votre communauté ?

Il existe des plateformes mastodontes comme Etsy et Amazon Handmade et thelittlemarket.com. Il en existe des plus nichés que vous pouvez aussi explorer : empreintes-paris.com / Placedelartisanat.fr. / manora.co / marketplacescreatives.com

 

Les ventes d’atelier

Si vous partagez un atelier avec d’autres artistes ou si votre atelier se trouve dans un building  d’entreprises artisanales, vous avez une occasion en or ! Il s’organise des journées portes ouvertes dans votre ville également, alors tenez-vous au courant.

Les gens adorent visiter les atelier d’artistes. Ils voient l’envers du décor, découvrent comment vous travaillez au quotidien et votre univers artistique. Cela lève un voile de mystère sur la fabrication de vos objets. Ce sont de très bons ingrédients de départ pour qu’ils aient envie d’acheter vos produits. Ils vous poseront plein de questions, et puisqu’ils sont venus à vous le contact est plus naturel que sur un marché.

Il n’est pas si compliqué d’organiser un petit événement. Voici quelques ingrédients d’une porte ouverte réussie :

  • Commencez par inviter des amis proches, mais dites-leur de venir accompagnés.
  • Posez quelques affiches dans le quartier, et chez les commerçants.
  • Relayez l’information sur vos réseaux sociaux, votre infolettre et votre boutique.
  • Annoncez l’événement suffisamment en avance.
  • Faites des rappels une semaine avant, la veille et durant la journée.
  • Envoyer une invitation web avec une photo de vos créations, et la promesse que l’événement sera un vrai échange.
  • Créez l’ambiance : vos pièces sous un éclairage sympa, un peu de musique, quelques grignotages, boissons et le tour est joué !

 

L’infolettre

Souvent négligé l’infolettre est pourtant votre précieuse alliée. Si et seulement si elle est bien employée, elle a de nombreux avantages car elle :

  • est rapide à mettre en place.
  • permet qu’on ne vous oublie pas, même plusieurs mois après un événement.
  • crée un contact très personnel avec celui ou celle qui la reçoit, encore plus que les réseaux sociaux.
  • peut déclencher des ventes directes, bien plus qu’on se l’imagine.

Le maître mot, et ce n’est pas toujours facile je le conçois, c’est la régularité. Envoyer une infolettre tous les mois, mais sans déroger, sera toujours plus efficace que toutes les semaines puis plus rien pendant des mois.

Une infolettre ne parle pas que de vente. Cela tombe bien, vous ne souhaitez vendre vos créations que de façon occasionnelle ! Considérez-la d’abord comme un lien fort avec les gens qui aiment votre travail.

Essayez d’apporter de la valeur à votre auditoire, que ce soit en partageant des images de vos créations, des infos sur votre processus de création et vos progrès, sur vos futurs événements, mais aussi sur d’autres artistes ou événements qui sont dans la même veine que vous.

Cela n’a pas besoin d’être terriblement complexe. Une idée par infolettre pour commencer, c’est très bien ! Pensez à vos lecteurs, ils sont sûrement très sollicités !

 

Les réseaux sociaux

Si vous n’avez pas de boutique un réseau social peut être un premier moyen de vente directe. Les gens peuvent vous écrire en message privé sur Facebook et Instagram s’ils aiment un produit.

Mais il peut aussi servir à générer du trafic vers votre boutique, comme c’est le cas de Pinterest ou Youtube.

Attention ces réseaux n’ont pas tous la même finalité et se manient  différemment. C’est donc important de savoir quel réseau social va vous correspondre et de ne pas vous faire de fausses attentes. Voici des questions pour vous aider à faire ce choix :

  • Est-ce que ce réseau correspond à ma future clientèle ? Est-ce que j’aime utiliser ce réseau social ? Et apprendre ses nouvelles fonctionnalités ?
  • Quel genre de contenu fonctionne bien ? La vidéo ? Les concours ? Les articles-conseils ?
  • Quelles interactions je veux avoir avec ma communauté ? Vous pouvez par exemple :
    – donner des exclusivités, parler de vos nouveautés,
    – poser des questions à vos lecteurs,
    – Partager des articles de votre blog,
    – citer d’autres personnes avec un # ou @,
    – partager vos coups de cœur…
  • Quel objectif je veux atteindre en 1 mois/2mois/6mois ? À travers cette question il vous faudra déterminer : Combien de publications sont nécessaires pour atteindre cet objectif par jour/semaine/mois. Faites-vous votre propre idée grâce aux statistiques fournies avec votre compte, chaque cas est différent.
  • Combien de temps cela me prend de faire X publications ?  Est-ce que je suis prêt(e) à m’y tenir, plus que 2 semaines ?

Honnêtement les réseaux sociaux, ce n’est pas ma tasse de thé ! Mais si on sait ce qu’on veut en tirer, et qu’on ne se laisse pas noyer par le flot d’informations, on peut y faire de précieux échanges et on peut aider les gens. C’est là que j’y trouve ma motivation. Et vous qu’est-ce qui vous motive à utiliser les RS ?

 

Le bouche à oreille

Surtout ne négligez pas le bouche à oreille. 60% des gens se tournent vers leurs proches avant de prendre une décision d’achat. D’après le magazine spécialisé Stratégies, le bouche à oreille est le premier élément pris en compte par les consommateurs avant l’achat !
Choisir une tasse ou une assiette est d’abord une histoire de goût personnel. Pourtant on est souvent plus influencé qu’on le pense, ne serait-ce que par ses enfants, la personne qui partage notre vie, et bien sûr sa famille et ses amis. Parfois votre interlocuteur a déjà décidé qu’il avait envie d’acheter et une bonne recommandation le fera simplement passer à l’action.

Un conseil : Faites-vous des cartes de visite. Vous ne savez jamais quand vous allez rencontrer des personnes intéressées par la céramique. Mais souvent elles ont eu un coup de cœur, leurs yeux s’allument et elles sont très curieuses d’en savoir plus. Quel dommage alors de laisser passer l’occasion de garder le contact.

La carte de visite a plusieurs avantages. Elle vous évite de trop faire le discours du vendeur de chaussures, c’est aussi une bonne amorce pour obtenir le courriel de la personne en échange.

 

Vendre ses créations occasionnellement, mais avec éthique !

Vous vous dites déclarer mes revenus, on verra cela plus tard ! Je vous comprends, vos premiers sous sont parfois chèrement gagnés ! 🙄 Pourtant ce n’est pas qu’une question financière et légale, c’est aussi une question d’éthique.

En France vous devez absolument déclarer vos premières ventes. A moins que vous vous débarrassiez d’un patrimoine de famille, ces quelques sous sont considérés comme un revenu.  Même 30 euros sur Etsy, c’est un revenu. Il s’agit donc bien d’être en règle avec la loi. (Attention, il y a sûrement des cas de figures différents dans chaque pays et je ne suis pas juriste 😉).

Que ce soit dicté par la loi ou non je vous conseille de déclarer, pourquoi ?

Premièrement les autres créateurs déjà professionnels vous remercieront, et quand vous serez à leur place, vous serez soulagés que ceux qui démarrent jouent le jeu.  En effet, quand on débute, on a tendance à vouloir casser les prix et encore plus si on ne connait pas ses frais.

Vous pensez que cela est à votre avantage ? Pas forcément…à court terme vous ferez une vente facile, à long terme personne ne vous prendra au sérieux. De plus vous laissez planer dans l’esprit des gens que l’artisanat est surévalué par rapport aux produits de grande consommation. Or c’est faux. Pour ceux-là, il y a un coût humain, écologique, économique…que certaines marques nous incitent à ignorer totalement. L’artisan, lui, connait la valeur de son travail !

N’hésitez pas à tenter l’aventure et si quelque chose vous freine encore, écrivez-moi en commentaires ! 👇


9 Replies to “Vendre ses créations occasionnellement, c’est possible !”

Cathy

Bonjour,

Si j’ai bien compris, il n’est pas nécessaire d’avoir un statut pour vendre au Canada ?

Merci 🙂

Répondre

Je connais particulièrement le Québec, ici dès que l’on travaille pour son propre compte et non pour une entreprise on acquiert le statut de travailleur autonome d’emblée. Ce statut est souple et ne demande pas de démarche administrative au départ. On n’a pas d’obligation de charger les taxes en dessous de 30000$ de bénéfice. Au dessus il faut charger la tps tvq à ses clients, ou ses acheteurs par contre. Si notre entreprise individuelle est à notre nom, il n’y a rien de particulier à faire, si on choisit un nom de marque, il faut l’inscrire au registre des entreprises (ça coûte très peu). Par contre en cas de faillite on est totalement responsable. Donc Cathy, oui on a quand même un statut, mais sans obligations particulières! Idéal pour commencer !

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Cathy

Merci beaucoup pour la réponse, je suis au Québec donc c’est exactement ce que je voulais savoir ! Merci également pour l’article, je le trouve motivant pour enfin se lancer !

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Kathy Bergeron

Si j’ai un atelier de savonnerie chez moi (a la maison) est ce que je peux ouvrir au clients pour vendre considérant que je suis au Québec ?

Bonjour Kathy, je n’y vois pas d’inconvénient, mais vous pouvez toujours vérifier avec un comptable ou après de vos assurances le cadre à respecter.

YVON SALGUES

merci pour ces articles , mais quel statut pour vendre occasionnellement ? où s’adresser pour être dans la légalité si on ne souhaite pas , en tant que retraitée , créer une auto entreprise pour 3 ou 4 marchés par an ?
merci de votre réponse si vous pouvez
Marinette Salgues

Répondre

Bonjour Marinette, En effet, la retraite c’est un statut particulier. Ne vivant pas en France depuis longtemps (où je supose que vous résidez), je ne voudrais pas vous induire en erreur. Mais vous pouvez consulter cet article très complet : https://vendresescreations.com/vendre-ses-creations-legalement/
Il indique notamment que vous pouvez être micro-entrepreneur et retraité.
Si ce statut ne vous convient pas vous pouvez demander plus d’informations à la maison des artistes pour être artiste-auteur. Vous pourriez aussi contacter des potiers proches de vous et voir comment ils fonctionnent.

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Cachard

Bonjour et merci pour cet article très intéressant. Je suis en pleine réflexion et me pose la.suestion sûrement peut être bête mais est-il possible de vendre ses produits sans diplôme de type cap par exemple ? Ouvrir un atelier boutique sans diplôme mais complètement en autodidacte ? Merci a toi et pour ce blog que je viens de découvrir bonne journée

Répondre

Bonjour, oui c’est possible, je crois que c’est la qualité du travail et si les pièces rencontrent un public qui fera la différence. Et dans le cas d’un atelier boutique, des compétences dans la gestion d’un atelier, et la gestion administrative sont très utiles. Mais ça s’apprend !

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