La saison des marchés d’art et des marchés d’artisanat de plein air a déjà bien commencé. Vous avez peut-être rêvé d’y participer sans encore tenter votre chance, ou bien vous préparez déjà le premier et vous êtes à la fois fébrile et conscient que c’est une belle opportunité ? Si oui, vous êtes certainement déjà en train de peaufiner vos pièces, ce qui est tout à votre honneur. Mettre toute son attention dans ses créations est fréquent, mais arrivé le temps de préparer le stand, on est très « dernière minute » et on bâcle tout ! C’est vraiment dommage, car avec un peu de préparation on peut s’éviter beaucoup de trouble. Je vais ici vous présenter 9 aspects à ne surtout pas négliger dans la préparation d’un marché artisanal en plein air. Cela fonctionnera tout autant pour un marché d’art ou d’artisanat local en intérieur, à quelques détails près.
Lisez bien et vous allez gagner en zenitude !!
1. La communication
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux, tels que Instagram ou Facebook, sont des outils de communication incontournables, de très bons moyens pour communiquer sur votre participation à l’expo-vente et inspirer votre communauté.
N’hésitez pas à les utiliser avant, pendant, et après le festival. Avant, on peut montrer le processus de préparation des oeuvres, ou un aperçu de ce que l’on pourra retrouver sur votre stand, ce qui titillera la curiosité des lecteurs. Cela développera le suspense et l’envie de voir l’œuvre grandeur nature.
Un bon coup : Pensez à mentionner le tag du marché ou du festival sur votre post, celui-ci pourrait le repartager !
Un 2e bon coup (hé oui on en veut toujours plus!) : Si on est submergé par les interactions avec les gens, cela laisse peu de temps pour poster.
Du coup je conseille d’inviter des amis au kiosque, qui viendront à une heure prévue à l’avance, ils seront ravis de poster pour vous !
Les courriels
Deux semaines environ avant l’événement, diffusez un courriel sur votre participation au festival à votre liste de contacts avec toutes les infos utiles : dates d’exposition, lieu, numéro du stand, détails sur la programmation ou activités qui pourraient attirer l’attention durant l’événement (performance, musique, concours, etc).
Mon conseil : utiliser un système d’envoi comme mailchimp ou sendinblue (en français) vous permettra de créer des emails d’allure professionnelle gratuitement.
La carte de visite
C’est un outil de base, indispensable. Il doit être à disposition des passants, bien en évidence et contenir toutes les informations de base, votre nom, votre site, votre email (courriel), éventuellement votre numéro de téléphone. N’en mettez pas trop non plus, cela doit rester lisible.
Mon conseil : Pensez à imprimer une image de votre travail sur votre carte, je vois souvent des cartes d’artistes ou d’artisans où l’on ne sait pas ce que la personne fait !
La liste de contacts
Suggérez aux visiteurs qui restent plus de 1 ou 2 minutes sur votre stand de laisser leur courriel. Pensez à une raison pour demander le contact des visiteurs, ce sera souvent plus facile pour qu’ils se sentent libres de le donner. Par exemple, les tenir au courant de vos prochains marchés.
S’ils ne veulent pas laisser leur courriel, n’insister pas pendant des heures, on n’est pas désespéré ! Cela ne signifie pas forcément qu’ils ne sont pas intéressés ! Certaines personnes sont débordées d’emails et préféreront prendre votre carte d’affaire physiquement ou en photo (plus écologique!).
Mon conseil : Si des clients semblent très intéressés, surtout prenez des notes ! On oublie très vite la discussion et les informations pertinentes échangées. Notez aussi leur provenance, leur nom, leur courriel ou même une petite référence visuelle. Vous pourrez les recontacter par la suite.
2. Préparer son stock d’objets en céramique
On n’est jamais trop en avance pour un marché. Maintenant je fixe ma date limite 3 jours avant, pour tout ce qui touche à l’organisation et une semaine avant minimum pour comptabiliser le stock. Sous la pression, on oublie toujours des choses, on est juste des humains 🙂
Préparez-vous une liste d’inventaire
La liste d’inventaire a fait toute la différence pour moi !! Une fois vos pièces répertoriées, c’est bien plus facile de vérifier ce que l’on a vendu et de se préparer pour les prochains salons.
Elle comprend le prix, la couleur, le format, les déclinaisons (avec ou sans anse par exemple), le nombre d’items identiques, etc…
Bien emballer ses pièces
Ça n’a l’air de rien, mais quand vous aurez brisé une pièce durant le transport, vous vous en souviendrez longtemps. Ensuite vous ne négligerez plus jamais cette étape. Vous avez des tableaux ? Ne les empilez pas à l’horizontale, mais de côté. Tout emballer dans des papiers essuie-tout molletonnés reste pour moi le must. Le papier bulle prend trop de place et coûte cher, les tissus ne protègent pas assez à mon goût.
3. Valoriser son travail
N’en mettez pas trop, à moins que vous ayez un concept souk. L’attention des gens est très solicitée sur un salon ou un marché, il faut que votre offre de produit soit cohérente, rangé par couleur, format ou utilité. Que les prix et même une petite mise en contexte soit là. (Un savon dans un porte-savon?) Tout cela fait une différence !!
Mon conseil : Avec des tableaux ou des pièces uniques c’est possible de mettre une pastille rouge une fois qu’ils sont vendus. Ça donne envie d’acheter, Cela met en valeur la rareté du produit et de savoir qu‘on n’est pas le premier acheteur est invitant !! Au contraire, prévoyez du stock en plus si vous avez des pièces en séries, et remplissez l’espace manquant. En tous les cas, pensez à l’harmonie !
Mettre les prix : Attention, certaines personnes veulent voir les prix, pour ne pas avoir à demander. Personnellement je réunis les prix sur une affiche, en un clin d’oeil on voit tout. Je préfère ne pas mettre les prix sur mes tableaux en céramique, même si cela dérange certains, les prix sont listés à part. À vous de voir ! Il faut tester ! Je ferai différemment la prochaine fois et je vais comparer les réactions.
4. La relation humaine
Que ce soit en ligne ou sur place, l’idée est la même. Il faut échanger avec les gens, leur parler de notre démarche, de la façon dont on travaille dans l’atelier, pour éveiller leur imaginaire.
« Le client n’achète pas un objet d’art, il achète une histoire, une anecdote qu’il voudra raconter à son entourage ». Olicorno
C’est important d’être avenant ! Avec mon amie qui était là pour m’aider au dernier marché, on a remarqué qu’à chaque fois qu’on s’asseyait les gens ne s’arrêtaient pas; dès qu’on se levait, en 1 min quelqu’un s’arrêtait au kiosque. Incroyable mais vrai !
5. Les petits produits
« Il est plus facile de convertir un petit client en un gros client » Olicorno
Variez vos prix, ne faites pas que des pièces à 200$. Pensez aux petits produits, mais aussi fin de séries et même des pièces avec des petits défauts en rabais. (Attention à ne pas mettre des pièces qui dévaloriseraient votre travail !)
Des petites pièces sont plus transportables et accessibles pour les visiteurs et avec les fins de séries, ils ont le sentiment, souvent justifié en céramique, de faire une affaire !
6. Le mode de paiement
Dans un marché artisanal en plein air il y a des possibilités simples aujourd’hui pour passer des paiements sans argent liquide. Vous pouvez aussi vous procurer un lecteur de carte de crédit qui s’appariera avec un téléphone portable ou une application Ipad/tablette. Ils sont disponibles chez plusieurs fournisseurs comme Square, Shopify ou encore Paypal.
7. Les petits à côtés pour passer une journée agréable
Pensez à votre confort !!! On est fatigué de toute façon à la fin de la journée ! Des chaussures confortables, de quoi grignoter et s’hydrater c’est le b.a.-ba !!
Ne laissez pas d’objets de valeur sans surveillance. Prévoyez qu’un ami puisse vous remplacer. Faites attention aux petits objets sur les tables (stylos, carnet, lunettes, cellulaire…) et ayez toujours un oeil sur vos oeuvres. Prévoyez une petite caisse qui ferme à clé.
Mon conseil : Encore plus pratique, j’ai opté pour un sac banane, petite sacoche qui s’accroche à la taille. Elle peut être discrète genre routard ou très funky, à vous de voir !!! Sur un marché on peut se lâcher un peu plus sur le look. J’ai acheté ça pour mon voyage en Inde, je retrouve le sentiment rassurant de ne jamais penser à mon argent, puisqu’il est en lieu sûr !! On peut penser totalement à son client, c’est encore mieux !
8. Le plus gros morceau : l’installation du stand
Trouvez-vous un concept simple, efficace, et réutilisable pour d’autres événements.
On pense beaucoup à ce que ce soit joli. Moi je vous dis qu’après quelques marchés, on pense d’abord modulable et léger !! Sans négliger l’harmonie bien sûr. Cela n’empêche pas de mettre des petites lumières, des objets naturels, de belles nappes, une bannière avec votre logo en fond. Les possibilités sont infinies.
Prévoir les aléas
En extérieur il y a beaucoup d’imprévus. Et là je peux vous en citer plusieurs que j’ai bien expérimentés. Le vent, les pluies torrentielles, un problème avec une machine de paiement.
En cas de vent puissant ou de forte pluie, prévoyez de quoi protéger vos créations !! Idéalement vous aurez une tente qui vous protège un peu, si le marché la propose, prenez là !
Si ce n’est pas le cas, prenez une bâche avec vous, ce n’est pas du luxe ! La céramique ne craint rien avec la pluie, mais votre décor, sûrement ! Et puis le vent ça fait rouler les pièces. Mais on verra comment créer des pièces bien stables dans un futur article 😉
En attendant, calez vos pièces de céramique le plus possible sur des surfaces solides et stables et ne surchargez pas vos stands pour éviter l’effet domino.
9. Les rencontres entre artisans
Finalement profitez de cet événement pour échanger avec les autres artisans ou créateurs. Vous n’imaginez pas tout ce que ces contacts pourront vous apporter dans quelques mois ! Vous avez vécu la même aventure !
Personnellement je suis allée faire le tour des kiosques, et regarder mes coups de coeur. J’ai fait de superbes découvertes ! Maintenant je reste en contact avec certains, je les suis parce que j’estime beaucoup leur travail, et s’ils sont sympas c’est encore mieux ! Les artisans représentent une petite communauté, il faut se tenir soudé et se promouvoir les uns les autres !
Conclusion :
Et voilà ce fut un gros défi pour moi de faire des marchés en plein air, mais j’ai encore beaucoup appris par ce biais, et c’est toujours de belles rencontres. Et vous, avez-vous fait des marchés dernièrement ? Avez-vous des conseils à donner aux autres artisans ? Partagez-moi vos bon coups !!
Crédits photo :
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Jessica Ruscello on Unsplash
Eric Prouzet on Unsplash
5 Replies to “Comment bien préparer son premier marché artisanal en plein air”
Bonjour,
Cette année j essaye les marchés de créateurs.
Je pense aussi que le stand ne doit pas être tre trop linéaire… On peut prévoir des jolies caisses de rangements qui servent ensuite pour varier les hauteurs.
Véronique boyer
Merci pour ce partage Sébastien 🙂
Merci pour ces conseils éclairés. Bonne journée.
Merci pour cet article très complet!
Qu’est-ce que l’essuie tout molletonné? L’essuie tout de cuisine en papier? Ou bien est-ce en tissu?
Pour les terminaux de payement je rajouterais Sumup qui ne nécessite ni internet ni abonnement 🙂
Encore merci pour votre site qui est une mine d’or!
Super merci !! ce sera plus facile la prochaine fois.